Neptune

Portée par une vague immense
d’encre
Plombée d’un ciel lourd
d’encre
Fantomatique, la dérive d’un navire en perdition…

Sur son pont, seul reste un homme
prostré
Il ne peut voir l’obscurité
Mais il contemple son parfum

Le mercure, qui l’a versé ?
Quelqu’un, quelque chose, en bas, l’a flairé
a senti le poison s’insinuer dans ses chairs incolores
D’un élan furieux, il perce les éons
se dresse à la surface
Fouille et trouve

Le monstre aveugle regarde l’aveugle prophète
La lumière n’existe plus que dans leurs yeux
morts

Et pourtant, je me noie
Ma bouche, mes poumons, mes yeux s’emplissent
d’encre