à Ophélia

Je cède à la folie
Le royaume de mon esprit
Il y était un roi
Que prit le désarroi

Et aussi un bouffon
Un souvenir du temps
Emporté par le vent
Où guerre était raison

Sur l’échiquier de vie
Traînaient des pièces armées
Rois fous dames tours cavaliers
Et pions proies d’une folie

De vaincre les uns le bien
Les autres le mal toujours
Que tous meurent et que rien
Ne survive à ce jour

Quelle bataille tout est mort
Il ne restait que rois
Et fous dans cet effroi
Décidant d’être forts

De n’être plus qu’un un fou
Un roi gris plutôt que
Blanc ou noir unique
Ainsi tourna la roue

Tels sont ces souvenirs
Qui ne font plus que fuir
Le roi écoute le fou
Le temps frappe ses coups

Chante danse rit et saute
Le bouffon distrait roi
Son royaume gris est froid
Cherchez donc la faute

Roi symbole de raison
Qui nous guide en toutes heures
De quoi est fait le cœur
De folie le bouffon

Lequel est le plus fou
Qui est le roi dément
Bouffon roi ou roi fou
Lequel à l’autre ment

Raison rime à bouffon
Roi rime à désarroi
Quel est donc cet effroi
Qui est maître de raison

Le roi aima le fou
Le fou aima le roi
Un amour contre la foi
Le roi est-il donc saoul

Amours contre nature
Issues d’un triste futur
Voici folles romances
Issues de mes démences

Mais une fois les comptes faits
Ce roi est fou des rois
Ce fou des fous le roi
En ont-ils trop fait

Ainsi donc tous deux s’aiment
Amour insupportable
Peut-être inexorable
Que penser de ce thème

De cela ils moururent
Pouvoir trouver la paix
Dans sinistre pourriture
Suite de funestes faits

Dans l’abîme de la mort
Ils purent enfin s’aimer
Car ils n’y trouvent plus ni tort
Ni raison ni pensée

Royaume sans roi se meurt
Le jour gagne la nuit pleure
Mon esprit se trouve vide
M’appelant au suicide

Que reste-t-il sous terre
Y a-t-il donc pour eux
Un songe affectueux
Oui c’est celui des vers